Qu’est ce que la Relance de la Dynamique Personnelle ?

La Relance de la Dynamique Personnelle (RDP), créée par Jean AMBROSI, est une approche psychocorporelle qui relie le corps, les émotions et l’histoire de vie. Elle part d’une idée simple mais profonde : la manière dont nous sommes venus au monde influence la façon dont nous vivons aujourd’hui.

Dans cette méthode, les manques liés à la naissance sont revisités chaque matin à travers un lever unique, différents, propre à chacun, appelé le mouvement. Ce geste fondateur devient une manière concrète de transformer ses schémas corporels, de réintégrer ce qui a pu manquer et de retrouver un élan vital.

La RDP ne passe pas par un travail intellectuel classique, mais par des postures à « travailler » le matin (allongé, assis, debout) et un accompagnement respectueux du rythme de chacun. Elle s’adresse aussi bien aux personnes traversant un deuil ou une épreuve qu’à celles qui cherchent à mieux comprendre leurs blocages ou à retrouver une énergie intérieure. Le processus peut inclure des rituels adaptés, notamment autour du deuil, sans imposer de cadre rigide.

La RDP n’est pas une « technique » de plus, mais une expérience de reconnexion à soi. Elle ouvre un chemin où le corps, la mémoire et le ressenti permettent de réinventer sa manière d’être au monde.

Et si notre façon de nous lever chaque matin était le reflet inconscient de notre propre naissance ?

Ce que Jean Ambrosi a mis en lumière, c’est ce lien étonnant entre la façon dont nous sommes venus au monde et notre manière de nous lever le matin. Si on y prête attention, ça fait sens :

Prenons des exemples :
une naissance rapide, expédiée, “ sortir comme une savonnette” … font que bien souvent, ces personnes bondissent littéralement hors du lit au réveil.
Dans une autre situation, si le temps dans le ventre a été écourté, si la naissance a été déclenchée, dérangée, on peut avoir aujourd’hui du mal à quitter son lit. Ce cocon devient alors un refuge difficile à lâcher car il y a un manque d’un temps intra-utérin qui était nécessaire.
Une naissance aux forceps peut vous amener à avoir du mal à vous extraire d’une situation sans l’aide d’un tiers comme dans votre mise au monde. 

Ces exemples ne sont pas des vérités rigides, bien sûr. Même si certains aspects semblent similaires entre plusieurs types de naissance, il n’en reste pas moins que chaque mise au monde reste unique. Chacun a son histoire, ses ressentis, sa manière de traverser ce moment. Il n’y a pas eu de bonne ou de mauvaise façon.

La Relance de la Dynamique Personnelle prend en compte l’individualité de chacun.
Elle ne cherche pas à enfermer dans un schéma, mais à écouter ce que le corps raconte de ce passage.

Pendant 9 mois, le fœtus évolue dans un environnement stable, en lien constant avec sa mère. Il est nourri, contenu, protégé. Puis, en l’espace de quelques heures, tout bascule. Il est brutalement privé de ce milieu aquatique, contraint de traverser un passage étroit, souvent vécu comme une rupture brutale. S’il pouvait le formuler, ce moment pourrait ressembler à : « Que se passe-t-il ? Vais-je survivre ? »

Ce passage du dedans vers le dehors, marque une transition radicale : de la sécurité vers l’inconnu, de la fusion vers la séparation. Le lien avec le placenta, compagnon silencieux de tout un parcours, est rompu. La naissance, en ce sens, constitue un choc majeur à tous les niveaux.

Cette traversée peut laisser des traces : manque, déséquilibre, désorientation… qui ont laissé leurs empreintes en nous. On parle alors d’habitude première, une mémoire corporelle qui continue d’influencer nos façons d’agir, de réagir… y compris dans les gestes les plus quotidiens.

La Relance de la Dynamique Personnelle propose de revisiter ces passages symboliquement, à travers le corps et le lever au matin. Il ne s’agit pas de retrouver des souvenirs précis, mais de remettre du mouvement là où quelque chose s’est figé.

Une simple modification de votre habitude de lever peut devenir un moment important d’alignement avec soi, une opportunité de rééquilibrer des étapes fondatrices. En redonnant de la présence, de la conscience dans certaines étapes, on répare, en douceur, ce qui n’a peut-être pas pu se vivre pleinement à la naissance.

La RDP fait l’hypothèse que les difficultés, les souffrances que vous vivez, appelés « maux du siècle » ou « maux contemporains » (voir section « vos difficultés ») sont souvent des manifestations de ce conditionnement, de ces étapes de naissance non résolues. Cela se passe de manière inconsciente, se rejoue et se répercute dans le quotidien. Parfois, la personne dit : « Je souffre mais je ne sais pas pourquoi, d’ou ça vient ». Un événement de sa vie à un moment T du temps à réactivé ce traumatisme premier à l’époque ou le mental n’existait pas encore.

Le lever du matin, un rituel de renaissance

Les phases de notre éveil sont semblables aux différentes phases de notre processus de mise au monde. Nous détaillons ici les 3 positions principales que toutes personnes prend (ou en partie) lorsqu’elle se lève le matin. Lorsque nous travaillons à « revoir » ce processus de naissance nous apportons une attention plus précise et douce dans chacune de ces phases. Ce déroulé ou cette « chorégraphie » du matin s’appelle : le mouvement.

➡️ Phase 1 : La position allongée

Illustration d’un bébé en position fœtale dans une bulle, symbolisant le retour à la mémoire corporelle et à la sécurité prénatale dans le processus thérapeutique
Adulte en position allongée et recroquevillée, illustrant l’état de repli sécurisant et de recentrage dans l’accompagnement thérapeutique inspiré de la naissance

C’est à partir de cet état initial, souvent associé à la position couchée, que l’être humain peut entamer un processus de transformation intérieure. Cette posture n’est pas anodine : elle symbolise une plongée dans la mémoire corporelle, dans cette « protohistoire » du vivant. Elle évoque un retour aux sources, à cette période prénatale baignée dans le liquide amniotique, à la fois enveloppante, protectrice et nourricière. Elle nous reconnecte d’une certaine façon à l’eau originelle, cet espace matriciel partagé par toutes les espèces vivantes au commencement de la vie.

Dans cette étendue aquatique, l’être en devenir évolue tel une cellule dans l’immensité. Le liquide amniotique, limpide et tiède, offre une sécurité absolue, un sentiment de fusion, un contenant sans tension. C’est ce sentiment de sécurité absolue, cette expérience de nutrition profonde et de lien, que le travail thérapeutique vient restaurer. La position couchée, permet de revisiter cet imaginaire aquatique. Elle devient le support d’une réparation symbolique, en réactivant le souvenir corporel d’un lieu protégé, isolant du tumulte extérieur.

Le mouvement matinal commence pratiquement tout le temps par une « fermeture » en position fœtale et permet de terminer un besoin essentiel lié au sommeil paradoxal ainsi qu’à l’économie du corps qui s’équilibre.

Retour à l’origine : une matrice pour renaître

Cette phase dite d’eau est aussi appelée phase de « récupération embryonnaire » dont le corps a besoin. Il faut la tolérer le temps nécessaire, même si elle semble « ennuyeuse » ou « passive », car jour après jour, elle va évoluer. Dans cette posture, il est intéressant d’apporter un imaginaire d’eau dont chaque personne aura le sien. Cela peut être une eau englobante qui représente le liquide amniotique, un espace protecteur et isolant où les sons sont amortis. Cette « eau » nourrit le fœtus.

Cette position est cruciale, surtout si un manque de liquide amniotique a pu rendre le fœtus « à vif » et hypersensible aux sons extérieurs pendant les 9 mois de gestation. Aussi, cette phase est particulièrement importante pour ceux qui ont une tendance à l’hyper-ouverture ou à la négation de leurs besoins. Cet imaginaire de l’eau, souvent le liquide amniotique, est puissant et proposé pour induire un sentiment de sécurité, de nutrition et de réparation.

➡️ Phase 2 : La position assise

Illustration d’un bébé en posture assise soutenu par une main, représentant l’étape de transition entre intériorité et élan vers le monde dans le processus thérapeutique
Homme assis sur un lit, tourné vers la lumière, illustrant l’étape d’ancrage et de recentrage progressif avant le passage à l’action

La position assise est une étape clé entre la position allongée et la position debout (celle de l’action et du mouvement). Elle joue le rôle de pont entre ces deux états du corps.

Quand on s’assoit en prenant son temps, en restant attentif à ce que l’on ressent, on permet au corps de faire une transition en douceur. Cela évite de perdre les bienfaits du moment allongé. Notamment la respiration ventrale (embryonnaire), celle qui se fait naturellement par le ventre, comme chez le bébé dans le ventre de sa mère.

Dans cette phase, il est important de ne pas forcer et de prendre cette « pause » assise au bord du lit. Le bâillement est un signe important que cette transition s’opère naturellement, agissant comme une « soupape » qui régule le système nerveux, cardiaque et indique que la respiration change doucement. On passe alors d’une respiration basse, au niveau du ventre, à une respiration plus haute, dans la poitrine.

Petit à petit, on sent le souffle monter : c’est le signe que le corps s’adapte et entre dans une nouvelle étape, un nouveau mode de respiration, un nouveau territoire. On quitte une respiration « assistée », comme celle vécue dans le ventre de notre mère, pour une respiration autonome, active, propre à l’adulte. C’est un peu comme si l’on quittait l’eau pour respirer l’air pour la première fois. À ce moment-là, la respiration devient plus haute et plus thoracique. Elle remplit les poumons, elle donne de l’assurance, un sentiment de présence et de confiance. Elle nous aide aussi à bien oxygéner le cerveau.

Entre deux mondes : la naissance d’un nouveau souffle

La respiration assistée est le mode de respiration initial, à la fois intra et extra-utérin, qui précède l’indépendance respiratoire. Pendant la vie intra-utérine, le cordon ombilical joue le rôle principal en apportant l’oxygène, les nutriments et l’eau nécessaires au fœtus, ce qui correspond à une respiration passive et dépendante.

En position assise, le travail vise à terminer cette respiration assistée avant de passer en respiration autonome. Des gens le matin passent vite du ventre aux poumons, ils coupent rapidement le cordon. Cette respiration autonome est forcée et trop rapide.
Si cette bascule se fait trop vite, trop violemment, ou au contraire de façon incomplète, elle peut laisser la personne dans une sorte d’attente inconsciente : elle attend d’être poussée à respirer par l’extérieur. Elle ne prend pas encore la responsabilité pleine de sa respiration.

S’asseoir marque un moment où l’on commence à sortir du repli intérieur, nous sommes « tirés du dedans au dehors » et cela est aussi marqué par le « relevé de la tête », qui fait écho au passage de la tête du bébé hors du col de l’utérus.

Ce passage, est un préalable indispensable pour une transition naturelle, instinctive et fluide vers la position debout. Le passage à la position debout ne doit pas être « choisi » ou « contrôlé », mais doit être une « projection » depuis la position assise. Une bascule naturelle. C’est un processus qui passe par l’acceptation, la lenteur et l’abandon du volontarisme pour laisser l’intelligence innée du corps opérer.

➡️ Phase 3 : La position debout

Dessin d’un enfant debout soutenu par des mains, représentant l’ancrage et la capacité à se tenir debout seul dans la vie, symbole de la sortie du processus thérapeutique vers l’autonomie
Adulte debout, regard orienté vers l’avant, symbolisant la réappropriation de son axe corporel et de sa capacité à avancer avec conscience en toute autonomie

En Relance de la Dynamique Personnelle (RDP), la position debout marque l’aboutissement du processus. Elle symbolise une naissance accomplie. Être debout, c’est être posé au sol, stable, avoir atterri avant de pouvoir avancer.  Le sol, ici, représente une base concrète : le principe de réalité, l’équilibre interne, le lien au monde.

C’est depuis cette stabilité que l’on peut envisager des directions, des perspectives. Elle est le point de départ du réflexe ambulatoire (le premier pas), qui représente l’action et la capacité à avancer concrètement dans la vie et la réalisation des projets. Sans cette stabilité intérieure, il devient difficile de s’engager ou de se projeter avec clarté. Une personne “qui flotte”, qui n’a pas les pieds bien posés au sol, aura du mal à avancer concrètement.

Cette position debout est donc bien plus qu’un geste mécanique : c’est l’expression d’une autonomie respiratoire, d’une affirmation de soi, de la capacité à prendre sa place dans le monde. Elle est le terrain d’expression de la capacité d’un individu à se projeter et à agir. Elle est le reflet d’une acceptation du processus dynamique de la vie, permettant aux projets de prendre forme à leur juste rythme.

C’est aussi le « seuil » qui précède la « mise en route » et la possibilité d’un changement.

Réflexe ambulatoire :
Le réflexe ambulatoire est un réflexe archaïque présent dès la naissance. Lorsqu’on soutient un nouveau-né debout, les pieds en contact avec une surface plane, il effectue spontanément des mouvements alternés des jambes, comme s’il marchait. Ce réflexe n’est pas encore une marche volontaire, mais il indique une prédisposition neurologique au déplacement. Il disparaît naturellement autour de 6 semaines, pour réapparaître plus tard lorsque l’enfant développe la marche réelle. En Relance de la Dynamique Personnelle (RDP), ce réflexe est parfois réexploré symboliquement comme premier élan vers l’autonomie et l’action en position debout.

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